Kanchenjunga Base Camp Trek - Ilam, Shree Antu

  • Mis à jour le Nov 13, 2021
  • Laurent
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Sommaire

Trek Camp de base du Kanchenjunga + Bonus Ilam - Shree Antu

19 Mars au 06 Avril 2020

Que c'est bon de pouvoir se libérer pour un périple de presque 3 semaines à la découverte d'une région que je ne connais pas encore. Il faut dire que le Kanchenjunga (3ème plus haut sommet du monde à 8586m) se fait désirer car il est ... trèèèèès loin de tout, à l'extrême Est du Nepal, à la frontière indienne. La région est très peu fréquentée, très sauvage. Le trek en lui-même n'est cependant pas plus dur que d'autres équivalents comme la région de l'Everest ou du tour du Manaslu, mais il ne faut pas être frileux car le froid est plus mordant ! La variété des ethnies et la gentillesse/douceur des gens qui y habitent marquent les esprits des voyageurs.

Avec ce trek du Kanchenjunga, imaginez-vous marcher dans des paysages variés et inconnus (forêts luxuriantes, cultures en terrasses, champs de cardamome, hauts sommets enneigés, cascades) que l'on traverse par des ponts suspendus au dessus de rivière à l'eau aussi turquoise que glacée. Vous vous arrêterez dans des villages et irez à la rencontre d'ethnies dont le style de vie est à l'opposé des modèles occidentaux. Leur culture et leur gentillesse vous boulverseront autant que le privilgège de parcourir une nature préservée, dans une atmosphère tibétaine unique, de haute montagne, parmi les yaks.... et probablement sous les yeux d'un léopard des neiges !

 

J01-02 Kathmandu - Birtamod - Taplejung (460 + 235 Km)

14 heures de bus n'ont rien de réjouissant mais en voyageant de nuit dans des conditions correctes, cela se passe pas trop mal. Départ de Kathmandu à 17h00 pour une arrivée à Birtamod / Jhapa à 07h00.

Le temps de manger un plat de nouille et me voilà reparti pour 8 heures de trajet en jeep. Cette journée est plus éprouvante. Après 1h30 la route devient plus étroite. Elle n'est pas en mauvais état mais nous traversons les collines et enchainons virage après virage pendant 6h30. Le passage dans la région d'Ilam et ses cultures de thé est superbe et me donne envie de m'y arrêter au retour de trek. L'arrivée à Taplejung est la bienvenue, avec une douche chaude réparatrice qui sera la dernière avant quelques temps.

 J03 Taplejung - Sekathum (1600m)

Ici aussi les pistes et les routes étendent leurs tentacules pour desservir le projet d'une centrale hydro électrique. Il y a très peu de trafic, mais j'ajoute encore 5 heures de jeep pour gagner du temps. Le trajet est beaucoup plus rock n'roll sur une piste en terre avec de nombreuses ornières. Les villageois qui m'accompagnent emportent de tout : Nourriture, ustensiles de cuisine, batteries et panneaux photovoltaïques, couvertures, miroirs, viande fraîche.... L'ambiance est bonne dans la jeep ultra chargée et ça rigole pas mal !

A Sekathum, je rejoins Gyabu Sherpa, mon porteur népalais avec qui je ferai le trek. Le Kanchenjunga est une région à accès restreint, soumise à un permis spécial et l'accompagnement d'un guide ou d'un porteur est obligatoire. 15 petites minutes de marche pour rejoindre une première petite guest house familiale avec un dal Bhat traditionnel agrémenté d'une soupe d'orties (mon plat favori en montagne)

                                                      

 J04 Sekathum - Amjilosa (2400m)

Ca fait du bien d'enfin commencer à marcher après tous ces trajets routiers. Il fait beau, il fait bon (autour de 25°c) et nous nous retrouvons tout de suite en pleine nature. Nous longeons la rivière Ghunsa Khola que nous traversons 3 fois via des ponts suspendus. Ca monte et ça descend. Quelques hameaux parsèment le chemin et le paysage est varié : Forêts, cultures en terrasse, champs de cardamome, cascades. Il y a énormément d'oiseaux et c'est loin d'être silencieux ! Un vrai régal. Journée courte pour se mettre en jambe.

4h30. 9km.  +900m ; -100m

 

J05 Amjilosa - Ghunsa (3400m) 

Départ à 07h00 ce matin car nous avons prévu de faire une bonne journée. Après 2h dans une forêt de rhododendrons qui commencent à peine à fleurir, nous faisons une petit pause à Dhangyam. 8 vautours d'envergures impressionnantes volent au dessus de nos têtes. Je trouve que les sherpas d'ici ont un caractère différents des autres régions... Je les trouve plus doux, plus souriants. Nous continuons 2h à travers la forêt (bambous, cascades, premiers yaks)  jusqu'à Gyabla, le village de Gyabu, mon compagnon de route. Sa femme et ses 2 enfants ne sont pas là mais habitent à Ghunsa, plus haut, dans une autre maison. Gyabla est situé sur un petit plateau, disposant d'une belle vue sur les pics enneigés. Après le déjeuner dans le lodge de sa belle soeur, nous reprenons le chemin et la montée progressive pour Phale (+3h), puis sous la pluie jusqu'à Ghunsa (1h30). Ghunsa est un gros village, propice à la culture de la pomme de terre, disposant d'une centrale hydro électrique d'un très ancien monastère tenu par 3 lamas. Les lodges y sont confortables. Je discute avec Nupu, le fils du propriétaire pour organiser la suite du trek. En effet les lodges, plus hauts sont fermés car il n'y a pas de touristes. Nupu possède un lodge plus haut ainsi que son ami. Ils s'arrangent entre eux pour que nous montions ensemble et donc ouvrir les lodges, rien que pour moi. SYMPA !

8h. 19km.  +1200m ; -200m

                                                         

J06 Ghunsa - Kambachen (4100m) 

Le matin je visite le monastère de Tashi Tsoding Dans cette branche du bouddhisme les lamas ont le droit d'avoir une vie maritale. Les 3 lamas sont responsables du monastère chacun leur tour par période d'1 an. C'est le plus vieux monastère de la région, construit autour du Xème siècle et qui abrite des statues et des livres de grandes valeurs.

Puis je regarde les villageois travailler au champ. Aujourd'hui, les dzos (croisement entre yaks et vaches) tirent la charrue et les femmes plantent les pommes de terre dans le sillon formé. C'est un travail en communauté. Ca rigole bien mais les gens espèrent beaucoup et m'ont paru assez inquiets pour leur avenir.  : Cette année a été terrible ! Une discussion est ancrée dans mon esprit. On me disait : '' Ce n'est pas facile pour nous et nous ressentons beaucoup d'injustice. Nous vivons simplement, de façon traditionnelle et sans détruire notre nature, mais aujourd'hui, nous sommes les principales victimes des activités du monde moderne : 

  • - Changement de climat avec des récoltes très mauvaises (pire récolte de pommes de terre de l'histoire en 2020). Mousson et hiver qui s'allongent et les anciens qui ne savent plus prédire la météo.
  • - Pollution (feu de forêts)
  • - Plus de tourisme à cause du covid et donc plus de travail

Après le déjeuner de 11h15, nous continuons le trek, en compagnie du gérant du lodge et de 2 mules. Nous montons doucement et entrons sur le territoire des léopards des neiges. Les arbres n'ont plus leur place dans cet univers de haute montagne. Au bout de 2h30 Les nuages arrivent vite et il se met à neiger. Les mules accélèrent le pas... Elles doivent sentir que ce n'est pas qu'une giboulée passagère. En effet, il neigera jusqu'en fin de soirée.... et la petite lessive que j'avais prévue attendra. Le feu est vite fait et on s'en éloigne peu jusqu'au couché 

4h. 11.5 km.  +800m ; -100m

 

J07 Kambachen. Excursion. Temple de Jannu (4550m) 

OUAHHHHH. Temps superbe, ensoleillé et clair avec une petite couche de neige fraîche : Quelle chance ! C'est magnifique pour cette journée d'acclimatation à l'altitude. Nous avons prévu d'aller à un petit temple Limbu, au dessus du glacier du Kumbhakarna (Jannu), sommet de 7711m. Les Limbus (héros des collines) sont une minorité ethnique du Népal. Ils possèdent une culture vraiment particulière avec leur propre langage, religion, drapeau, tradition...

Comme moi, mon compagnon Gyabu, n'est pas bavard. Cela me laisse vraiment la liberté d'apprécier ces paysages de hautes montagnes et de laisser aller les pensées vagabondes. D'autant que l'époque s'y prête et beaucoup de sujets trottent dans la tête : avenir professionnel et familial, corona, pollution, avenir de notre place sur la planète.... Nous croisons les premiers bharals (blue sheep / chèvres de montagnes). 3 heures de montées jusqu'au temple, progressivement avec le Kumbhakarna qui se dresse, massif :  Une véritable muraille infranchissable devant nos yeux. A 12h00 les nuages commencent à revenir et nous redescendons à Kambachen en 2h avant qu'il ne recommence à neiger comme la veille.

5h. 12 km.  +550m ; -550m

                                               

J08 Kambachen - Lhonak (4750m) 

Le réveil est aussi joli qu'hier. Ce qui est un peu plus difficile est d'enfilé les chaussures gelées et d'aller au WC, un peu trop exposés aux éléments naturels. Montée progressive dans la neige, en suivant les traces fraîches d'un léopard. Les mules nous accompagnent, mais une d'elles s'enfuie à mi-chemin et préfère faire demi-tour. Le jeune du lodge est furieux et renonce à courir après. Beaucoup de sommets et de pics n'ont pas de noms ou n'ont pas été gravis dans la région. Nous faisons le chemin sous le Mera Peak dont la forme est très esthétique. Un plateau apparaît, juste avant Lhonak. L'eau descend des sommets pour former des petits ruisseaux sur cette grande étendue déserte. Avec les montagnes enneigées en toile de fond et le ciel bleu, c'est magique. Cela ne me laisse vraiment pas indifférent et il est facile de se gagner par l'émotion devant tant de beauté. A Lhonak, nous aidons le jeune à préparer le lodge (déneiger WC, bois/feu, panneau solaire, chercher de l'eau) avant qu'il ne commence à neiger à nouveau.

4h30. 10 km.  +650m

 

J09 Lhonak - Camp de Base du Kanchenjunga (5200m)

A part quelques lagopèdes (perdrix), il n'y a pas d'oiseaux ici et le silence est PUR. 3 léopards des neiges nous ont précédés et nous suivons leurs traces pendant 2h30. Il nous faut environ 3h30 pour atteindre le camp de base.  Un passage est délicat avec des éboulements qui mènent au coeur du glacier qui descend du Kanchenjunga (et il est vraiment d'une taille impressionnante). Il faut le contourner le plus haut possible sur environ 500m. Le Kanchenjunga se dévoile au dernier moment, mais c'est son massif, avec plusieurs pics est impressionnant. La frontière Est népalo-indienne est séparée par une très longue chaîne de sommets compris entre 6500 et 8500m. Des bharals nous observent... Ca fait plusieurs mois qu'ils n'ont pas eu de visiteurs ! Ce camp de base n'est plus utilisé pour l'alpinisme car gravir le Kanchenjuga par ce versant est trop difficile... Trop d'alpinistes y ont perdu la vie et les expé partent désormais du camp de base Sud. Les nuages viennent couvrir les sommets au moment où nous nous décidons à redescendre, ce que nous faisons en 2h45. De retour à Lhonak, à ma grande surprise, l'eau du tuyau est de température acceptable.... Je me risque à travailler mon palpitant avec une petite toilette et un shampoing revigorant. Le soleil est là et pour 1h je m'autorise une sieste réparatrice. Quel luxe ! 

6h30. 18 km.  +500m  ;  -500m

 

J10 Lhonak - Ghunsa (3400m)

Bonne journée de redescente par le même chemin. Environ 3h jusqu'à Kambachen, puis 3h30 jusqu'à Ghunsa. Fin de la journée à nouveau sous la neige. Nous croisons 3 autres touristes (1 népalaise, 1 indienne et 1 anglaise) qui n'auront pas autant de chance que moi pour la clarté des paysages les jours suivants.

A Ghunsa, nous organisons à nouveau les prochaines étapes pour prévenir les gérants d'ouvrir les lodges. J'ai prévu de passer le col Selele pour contourner rejoindre le deuxième camp de base du Kanchenjunga, au Sud, celui qui sert aux expéditions. Gyabu, depuis le début, traîne un peu les pieds pour passer le Selele. Il se tient prêt mais n'est pas très optimiste et pense qu'il n'est pas possible de passer le col à cause de l'enneigement. Je le pense un peu réticent aussi parce que j'ai pu observer qu'il n'était pas à l'aise de marcher sur la neige. Nous verrons bien. Je le rassure et je lui dis : '' Essayons. Nous verrons bien, mais je t'assure que je ne prendrai pas de risque''.

6h30. 22 km.  +100m  ;  -1450m

 

J11 Ghunsa - Selele Camp (4200m)

Nous montons au-dessus de la centrale hydro électrique et les 2 premières heures sont assez raides, en forêt. Au petit col, nous attendons Dawa, le propriétaire du lodge de l'étape. Le temps est maussade, pas de panoramas  : dommage, Gyabu me dis que c'est très beau d'ici. Puis légères montées et descentes successives, dans 20-30 cm de neige. Gyabu n'a pas confiance et n'est définitivement pas à l'aise. Il me redemande si je suis sûr de vouloir aller plus haut. Oui ! Avec l'appui de Dawa qui pense que le col est franchissable. Je passe devant et nous continuons donc jusqu'au lodge. Le temps est vraiment mauvais, mais nous sommes au chaud (à part les pieds et les chaussures) et pour passer l'après midi, regardons le film ''Himalaya, enfance d'un chef'' sur le téléphone de Dawa.

4h30. 7 km.  +800m

 

J12 Selele Camp - Ghunsa (3400m)

Nous partons tôt, motivés malgré les chaussures qui sont de plus en plus gelées le matin. Le temps n'est pas fantastique mais il y a du soleil et un peu de ciel bleu. Nous montons jusqu'à 4600m sans trop de difficultés, pendant 1h45, avec 20-30 cm de neige. Le premier d'une série de 3 cols n'est pas loin, à 150m. J'aperçois les drapeaux de prières qui indiquent le passage du col. L'exposition et la topographie change un peu et soudain je m'enfonce dans la neige, jusqu'à la taille. Surprise ! Gyabu est 100m derrière moi et me regarde, stoïque !  Je me dégage difficilement, reviens sur mes pas et essaye de passer plus haut. IDEM. Impossible de trouver un appui solide sous les pieds et je m'enfonce toujours jusqu'à la taille. Les nuages arrivent et la visibilité est de moins de 100m. J'ai eu de la chance depuis le début du trek et il faut savoir l'apprécier. Je tiens ma promesse à Gyabu et suis content de cette aventure. On aura essayé, mais persisté ne me semble pas raisonnable. Donc demi tour et adieu le camp de base Sud. Nous redescendons tous schuss à Selele Camp. C'est plus facile à descendre. On mange nos galettes (tibetan bread) en vitesse et retour à Ghunsa qui est donc le point névralgique de ce trek !  Et où on peut se réchauffer les pieds !

5h. 13 km. +400m ; -1200m

 

J13  Ghunsa - Gyapla (2700m)

Aujourd'hui, nous prenons notre temps. Etape courte jusqu'à Gyapla, le village de Gyabu. Mon intention est de finir le trek seul car il n'y a pas de contrôle et le chemin est facile. Je ne pense donc pas avoir besoin de Gyabu et il peut rester chez lui à Gyapla. En route, à Phale, nous visitons le monastère et nous arrêtons chez des amis de Gyabu pour prendre le thé ou manger des pommes de terre.
A notre arrivée, il commence à pleuvoir et ça ne s'arrêtera pas de la nuit. Pas de regret : En haut ça ne doit pas être terrible ! La belle soeur de Gyabu tue un poulet pour nous faire plaisir : La viande est chère ici ... Mais elle n'est pas tendre non plus et il faut des bonnes dents pour la manger ! J'agrémente le repas en goûtant la tongba, la boisson locale. Breuvage de maîs et millet fermentés dans un pot spécial en bois (très cher), à la paille, en ajoutant de l'eau chaude au fur et à mesure que l'on en boit. Et bien surprise : C'est très bon et doux : A mi-chemin entre bière et vin. Assurément le meilleur ''alcool de montagne'' que j'ai pu boire au Népal.

3h30. 12 km. +100m ; -800m

 

                                              

J14   Gyapla - Sekathum (1600m)

Ce matin, je remercie donc et dis Au revoir à Gyabu. Dès les premier pas, je ne regrette pas d'être seul. L'atmosphère est superbe : Brume, forêt épaisse, bambous, fougères géantes, rhododendrons, oiseaux gazouillants, cascades et eau qui ruisselle de partout. C'est la forêt de Merlin l'enchanteur. Une licorne passerait que ça ne m'étonnerait pas ! ! Je profite vraiment de cette ambiance pendant 2 heures environ. Je mesure ma chance d'autant qu'après avoir été sans nouvelles du ''monde extérieur'', j'ai appris ce qui se passe pendant ce temps : Retour au confinement en France & Kathmandu est actuellement la ville la plus polluée du monde en raison de plusieurs facteurs et les écoles ferment... Donc je profite encore et encore avant le retour à cet autre monde.

J'arrive à Amjilosa en même temps qu'un gros orage. Je mange un beau pancake et repart sous la pluie. Etant donné le paysage, il me semble inutile d'attendre une éventuelle acalmie. Je terminerai les dernières heures de trek sous une bonne pluie (qui manque tellement à Kathmandu), trempé, mais heureux !

5h. 18 km. +100m ; -1200m

 

J14  Sekathum - Taplejung

Retour à Taplejung en jeep. Nous sommes un vendredi et tous les commerces sont fermés. Mais l'essentiel est ailleurs : Douche CHAUDE à l'hôtel et une bonne bière !

                                                                       

J15  Taplejung - Ilam, Shree Antu

Il n'y a pas grand monde à partir ce matin de Taplejung. Départ à 06h00, en jeep pour revenir vers le sud du pays et affronter à nouveaux les collines et les virages de cette petite route. Je compte donc m'arrêter à Ilam, célèbre région du Népal pour sa production et les cultures de thé. Nous y sommes à la frontière avec l'Inde dont la région très connue vous évoque peut-être plus de chose : Darjeeling. J'ai repéré un petit village : Shree Antu. Un petit lac en est le point central. Il est entouré de champs de thé. Une tour d'observation est sur les hauteurs d'où le levé de soleil est sublime (de septembre à décembre). La petite ville est en plein essor touristique. Les népalais et les indiens y viennent en masse pour profiter des environs. Enormément d'hôtels (cottage) et de maisons d'hôtes sont en construction. Ce ne sera peut-être pas aussi tranquille dans le futur car le tourisme local peut être assez bruyant et invasif s'il n'est pas contrôlé.

Par le hasard des rencontres, je trouve à m'héberger dans une famille de cultivateurs de thé, qui possède une petite ferme et qui a donc quelques chambres chez l'habitant. Aujourd'hui, c'est jour de fête et la finale de football du tournoi régional : Equipes de 7 joueurs car le terrain, à flanc de colline, est trop petit. Hymne national, grosse ambiance champêtre et très conviviale, cacahouètes grillées, supporters excités... C'est la Ligue des Champions du coin.

Le trajet m'a fatigué et malgré l'atmosphère incroyable, je m'éclipse à la mi-temps pour trouver le calme avec une petite balade pour profiter du coucher de soleil sur les cultures de thé. Magnifique. Ce sont vraiment des paysages particuliers.

J16   Ilam, Shree Antu

J'attends une petite partie de la matinée le fils du propriétaire. Il m'avait promis de m'accompagner, mais je pense qu'il a bien fait la fête la veille ! Je pars donc en rando tout seul. Je délaisse les environs du lac, trop touristiques et m'enfonce vers les cultures de thé. Je pense traverser la frontière indienne quelques temps. J'y rencontre plein de gens qui me posent plein de questions, mais ils sont agréables. Les étrangers ne viennent pas souvent ici. La vie à l'air tranquille ici. Au milieu des terrasses de thé magnifiquement façonnées: des petites maisons basses, de l'eau courante, des potagers, des bassins d'eau, peu de déchets plastiques... et des fleurs. C'est vraiment une spécificité de cette région qu'on ne trouve pas beaucoup au Népal. Les gens font l'effort et ont beaucoup de fleurs en pots ou en terre autour de leurs maisons. 

J17-18  Birtamod - Kathmandu

 

Retour à Kathmandu en jeep, bus.... En ayant pu bénéficier d'un barbier à Birtamod !

L'arrivée à Kathmandu est rude. C'est la première fois que je ressens aussi négativement les effets de la pollution. Ca brule la gorge, la poussière fouette le visage, ça pique les yeux et il y a une chape de brouillard qui diminue considérablement la visibilité... Ainsi, les actualités me rattrapent très vite et conforte les pensées vagabondes que j'ai pu avoir pendant le trek. Il va être temps de réfléchir à l'avenir et à comment le construire. Mon optimisme naturel est mis à rude épreuve depuis quelques mois. Changer nos modes de vie et faire attention à ce que (et comment) nous consommons ne semble plus un discours fantaisiste, à prendre à la légère, ou à remettre à plus tard. Au risque que la crise du covid 19 ne soit finalement qu'un petit avertissement de la part de Dame Nature.

 

 

Cf.  La Fabrique des pandémies. Lecture d'une enquête journalistique et scientifique qui m'a accompagnée lors de mes soirées.

Je recommande vivement !

 

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